“En thérapie“ les patients de la série et les comédiens clown ont un point commun : leur part d’ombre.
“En thérapie“ est une série sur le métier de psychanalyste diffusée sur ARTE depuis le 27 janvier dernier. Une série à ne surtout pas regarder allongé sur son canapé personnel, car notre … inconscient est en jeu. La pulsion principale de ses scénaristes est de mettre en pleine lumière nos actes manqués. Pas évident derrière pour des réalisateurs, même de renom, de filmer le « non dit », surtout quand la seule unité de lieu est le bureau du psychanalyste lui même. Mais Est-ce parce qu’ils ont rapidement connu un succès foudroyant au cinéma ? Toujours est-il que Toledano et Nakache ont manifestement plus d’ambitions que d’ego tant il est vrai que la reconnaissance permet parfois de passer outre plusieurs années de psychanalyse… Bref, c’est sans complexe qu’ils ont francisé le scénario mère : celui de « IN TREATMENT », la série télévisée américaine à succès diffusée par HBO à partir de 2008, créée par Rodrigo García, elle-même remake de la série israélienne BeTipul.
Patient et comédien clown : quel est le lien ?
Mais vu depuis ce blog, tout cela est bien loin du sujet qui nous intéresse, me direz-vous : clown théâtre et EN THÉRAPIE. Pas sûr… Voyons. Dans leur cabinet de psy préféré (incarné merveilleusement dans la série par Frédéric Pierrot, sorte de double français de Daniel Byrne, de la série US), les patients défilent pour mieux mettre au grand jour leur (s) part (s) d’ombre (s), celle (s) dont ils ont honte, celle (s) dont ils aimeraient bien se débarrasser. Et que fait un acteur, dans sa posture de clown de théâtre lorsqu’il déboule devant son public ? Que fait-il sinon cacher ces parts d’ombres derrière son nez rouge ? Mais là où le patient d’EN THÉRAPIE ne jouera jamais avec sa face cachée la plus noire, sauf à user d’une certaine perversité, le clown de théâtre, lui, prendra toujours un malin plaisir à échouer au jeu de cache-cache, et finira le plus souvent dans la lumière sous les applaudissements, voire le rire. Pour le plus grand plaisir de son public et de l’humanité. Et c’est là où réside le génie du clown qui n’a pas besoin de psychiatre : il est son propre psychiatre. La scène est sa thérapie.